Le bâtisseur des défenses numériques

🎯 Qu’est-ce qu’un(e) Architecte Cybersécurité ?
L’Architecte Cybersécurité est le concepteur des défenses de l’entreprise. Si le RSSI est le général qui définit la stratégie, l’architecte est l’ingénieur qui dessine les plans du château fort : où placer les remparts, comment organiser les défenses, quelles technologies utiliser pour protéger quoi.
L’analogie qui tue : Imaginez la construction d’un bâtiment ultra-sécurisé. Le RSSI dit “Je veux un bâtiment résistant aux cambriolages, aux incendies et aux explosions”. L’architecte cybersécurité, lui, dessine les plans : “On mettra des portes blindées ici, un système de sprinklers là, des caméras couvrant ces zones, une salle coffre-fort au sous-sol avec ces spécifications précises”. Il traduit les besoins de sécurité en solutions techniques concrètes et cohérentes.
L’architecte cyber ne construit pas lui-même (c’est le job des intégrateurs et administrateurs), mais il conçoit l’ensemble pour que tout s’emboîte parfaitement. C’est 70% de conception technique, 20% de conseil, et 10% de veille technologique.
🎭 Le rôle au sein de l’organisation
L’Architecte Cybersécurité occupe une position technique stratégique dans l’organisation. Il est généralement rattaché au RSSI ou au Directeur de l’Architecture d’Entreprise, selon la structure.
Les 5 casquettes de l’architecte

1. Le Concepteur
- Il dessine l’architecture de sécurité globale de l’organisation
- Il définit comment les différents systèmes de protection s’articulent
- Il modélise les flux de données et les zones de confiance
2. Le Référent Technique
- Il définit les standards et bonnes pratiques de sécurité
- Il crée les référentiels d’architecture (patterns, blueprints)
- Il maintient la cohérence technique sur tous les projets
3. Le Valideur
- Il analyse les architectures proposées par les projets
- Il identifie les risques et les failles de conception
- Il donne son feu vert (ou non) avant les déploiements
4. Le Conseiller
- Il accompagne les équipes projet dans leurs choix techniques
- Il propose des solutions adaptées aux contraintes métier
- Il arbitre entre sécurité, performance et coûts
5. Le Veilleur
- Il suit l’évolution des technologies de sécurité
- Il évalue les nouvelles solutions du marché
- Il anticipe les impacts des évolutions technologiques (cloud, IA, IoT…)
Position hiérarchique : L’architecte est généralement cadre (N-3 ou N-4 par rapport au CEO), avec peu ou pas de management direct. C’est un expert technique reconnu, pas un manager (sauf dans des configurations d’organisation particulières).
🏢 Architecte en PME vs architecte en grand groupe

Le métier d’architecte cybersécurité existe principalement dans les ETI et grands groupes. En PME, c’est souvent le RSSI ou l’ingénieur sécurité senior qui fait office d’architecte.
Architecte en ETI (500-2000 personnes)
L’architecte touche-à-tout
Dans une ETI, l’architecte cyber est souvent seul ou en binôme. Il couvre l’ensemble des domaines : réseau, applicatif, cloud, identité, endpoints…
Une journée type :
- 9h-10h : Revue d’architecture pour le nouveau CRM (analyse des flux et des accès)
- 10h-11h30 : Conception de la segmentation réseau du nouveau datacenter
- 11h30-12h30 : Rédaction du guide de durcissement Windows pour les admins
- 14h-15h : Point avec le responsable IT sur la migration cloud Azure
- 15h-16h30 : Analyse de risques sur l’architecture de l’application mobile
- 16h30-17h30 : Veille techno : lecture d’une étude sur le Zero Trust
- 17h30-18h : Mise à jour de la cartographie des flux
Les avantages :
- Vision globale : on comprend toute l’architecture de l’entreprise
- Polyvalence technique : on travaille sur tous les domaines
- Impact direct : vos choix façonnent réellement l’entreprise
- Proximité avec les décideurs : relation directe avec le RSSI/DSI
- Autonomie : liberté dans les choix techniques
Les inconvénients :
- Charge de travail importante : beaucoup de sujets à gérer seul
- Expertise limitée : difficile d’être expert partout
- Moyens parfois limités : moins d’outils pour modéliser
- Solitude technique : peu de pairs pour challenger
- Évolution de carrière limitée : peu de perspectives ascendantes en interne
Le profil idéal : Un généraliste technique solide, capable de passer d’un sujet réseau à du cloud puis à de l’applicatif, débrouillard, qui aime comprendre comment tout fonctionne ensemble.
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Architecte en Grand Groupe/CAC40 (5000+ personnes)
Le spécialiste expert
Dans un grand groupe, il y a souvent plusieurs architectes spécialisés : un architecte réseau, un architecte cloud, un architecte applicatif, un architecte identité… Chacun est expert de son domaine.
Une journée type (architecte cloud) :
- 9h-10h : Réunion d’équipe archi (4 architectes sécu + archi entreprise)
- 10h-11h30 : Conception de l’architecture multi-cloud sécurisée pour la filiale US
- 11h30-12h30 : Comité d’architecture : validation de 3 projets en attente
- 14h-15h30 : Atelier avec les équipes DevOps sur la stratégie de secrets management
- 15h30-16h30 : Rédaction du référentiel “Sécurité Cloud X” (version 3.0)
- 16h30-17h30 : Échange avec un éditeur de solutions CSPM
- 17h30-18h : Revue des non-conformités détectées par les scans automatiques
Les avantages :
- Spécialisation pointue : devenir vraiment expert d’un domaine
- Équipe d’architectes : échanges riches, challenges techniques
- Moyens conséquents : outils de modélisation professionnels, POC possibles
- Projets d’envergure : architectures complexes et stimulantes
- Reconnaissance : statut d’expert reconnu en interne et externe
- Rémunération attractive : salaires relativement élevés pour les experts
Les inconvénients :
- Spécialisation étroite : risque de s’enfermer dans une niche
- Process lourds demandant de multiples validations,
- Distance avec la réalité : l’implémentation est faite par d’autres
- Politique d’entreprise : négociations permanentes entre équipes
- Lenteur des décisions : les projets mettent du temps à se concrétiser
Le profil idéal : Un expert technique reconnu dans un domaine précis (réseau, cloud, IAM…), patient avec les process, capable de convaincre et d’influencer sans autorité hiérarchique.
Le juste milieu : l’équipe d’architecture en ETI
Certaines ETI matures ont une petite équipe de 2-3 architectes qui se répartissent les domaines. C’est souvent l’organisation idéale : spécialisation raisonnable + vision globale + agilité.
Le conseil Rehackt : Commencez généraliste en ETI pour maîtriser tous les domaines, puis spécialisez-vous si vous rejoignez un grand groupe. Ou faites l’inverse si vous venez du conseil spécialisé. L’important est de construire d’abord une base technique solide. 🎯
📋 Les missions au quotidien

Conception et Modélisation
Concevoir l’architecture de sécurité globale
L’architecte dessine la big picture : comment les différents systèmes de sécurité s’articulent, où sont les frontières de confiance, comment les flux sont protégés. Il utilise des outils de modélisation (Visio, Lucidchart, Enterprise Architect) pour créer des schémas compréhensibles.
Définir les zones de sécurité et la segmentation
DMZ, zones d’administration, zones métier, cloud public/privé… L’architecte découpe l’infrastructure en zones selon le niveau de sensibilité et définit les règles de communication entre elles. C’est le principe du “Zero Trust” : ne faire confiance à personne par défaut.
Concevoir les architectures applicatives sécurisées
Pour chaque nouvelle application, l’architecte définit comment elle doit être protégée : où la déployer, comment gérer l’authentification, comment chiffrer les données, comment logger les événements, etc.
Modéliser les flux de données sensibles
L’architecte cartographie comment circulent les données sensibles dans l’organisation : d’où elles viennent, où elles sont stockées, qui y accède, comment elles sont protégées à chaque étape.
Standards et Référentiels
Définir les standards techniques de sécurité
L’architecte crée les règles du jeu : “Tous les serveurs Windows doivent être durcis selon ce standard”, “Toutes les applications web doivent utiliser ces en-têtes de sécurité”, “Tous les accès privilégiés passent par ce bastion”…
Créer les patterns d’architecture réutilisables
Pour éviter de réinventer la roue, l’architecte crée des “briques” standardisées : “architecture d’une application web sécurisée”, “architecture d’un site e-commerce”, “architecture d’une API publique”… Les projets n’ont plus qu’à assembler ces briques.
Maintenir la documentation d’architecture
Plans, schémas, matrices de flux, référentiels… L’architecte produit et maintient une documentation technique précise et à jour. C’est moins sexy que la conception, mais crucial pour la pérennité.
Définir les roadmaps techniques
Quelles technologies de sécurité adopter dans les 2-3 prochaines années ? Quand migrer vers telle solution ? Comment faire évoluer progressivement l’architecture ? L’architecte planifie les évolutions techniques.
Validation et Conseil
Analyser les architectures des projets
Chaque nouveau projet doit passer par l’architecte cyber pour validation. Il reçoit les plans techniques, identifie les risques de sécurité, pose des questions, challenge les choix : “Pourquoi vous exposez cette base sur Internet ?”, “Comment vous gérez les secrets d’API ?”, “Cette authentification n’est pas assez robuste”…
Réaliser des analyses de risques architecturaux
Pour chaque architecture, l’architecte identifie les menaces potentielles (STRIDE, kill chain…) et évalue si les mesures de protection sont suffisantes. C’est du “threat modeling” : anticiper comment un attaquant pourrait compromettre le système.
Accompagner les équipes projet
L’architecte n’est pas là pour dire “non” mais pour dire “comment faire autrement”. Il propose des solutions alternatives quand l’architecture initiale n’est pas sécurisable, il conseille sur les technologies à utiliser, il aide à trouver le bon équilibre entre sécurité et contraintes métier.
Participer aux comités d’architecture
Dans les grandes structures, il existe des comités où sont validées les architectures des projets importants. L’architecte cyber y représente la sécurité et donne son avis avec les autres architectes (applicatif, infrastructure, données…).
Évaluation et Amélioration Continue
Auditer les architectures existantes
L’architecte passe régulièrement en revue les architectures en production pour identifier les dérives : configurations non conformes, évolutions non documentées, patches de sécurité oubliés…
Réaliser des revues de conformité
Il vérifie que les implémentations respectent bien les standards définis : “Est-ce que tous les serveurs Linux sont bien durcis ?”, “Est-ce que toutes les API utilisent bien OAuth2 ?”…
Identifier et traiter la dette technique de sécurité
Avec le temps, les architectures vieillissent : protocoles obsolètes, systèmes legacy non maintenus, “quick fixes” jamais nettoyés… L’architecte identifie ces dettes et planifie leur remédiation.
Piloter les POC (Proof of Concept) de nouvelles solutions
Avant d’adopter une nouvelle techno de sécurité, l’architecte organise des tests : “Ce nouveau WAF est-il vraiment meilleur ?”, “Cette solution de SIEM cloud répond-elle à nos besoins ?”…
Veille et Innovation
Assurer la veille technologique
L’architecte suit les évolutions : nouvelles solutions, nouveaux protocoles, nouvelles vulnérabilités architecturales… Il lit les blogs techniques, assiste à des conférences (Black Hat, RSAC, SSTIC), teste des outils.
Évaluer les nouvelles technologies
Cloud, containers, serverless, IA, edge computing… Chaque nouvelle techno apporte de nouveaux défis de sécurité. L’architecte évalue comment les intégrer de façon sécurisée.
Participer aux communautés techniques
Échanges avec d’autres architectes (OSSIR, CLUSIF), contribution à des projets open source, participation à des groupes de travail… L’architecte ne doit pas rester isolé.
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🎓 Formations et parcours

Les parcours classiques
Formation initiale d’ingénieur
La grande majorité des architectes cybersécurité sont issus d’écoles d’ingénieurs avec une forte composante technique :
- Écoles généralistes avec spé réseaux/systèmes : INSA, Centrale, Télécom, Mines
- Écoles spécialisées cyber : ESIEA, EPITA, ENSIBS, IMT
- Masters universitaires : Master 2 réseaux et sécurité, architecture des SI
L’importance de la base technique
On ne devient pas architecte cyber directement après ses études. Il faut d’abord une solide expérience opérationnelle :
- 3-5 ans en administration système/réseau/cloud
- Ou 3-5 ans en ingénierie sécurité opérationnelle
- Ou 3-5 ans en développement avec focus sécurité
Le parcours type vers l’architecture
- Début de carrière (0-3 ans) : Admin système, admin réseau, ingénieur cloud, développeur avec intégration des notions de sécurité, DevSecOps
- Spécialisation sécu (3-5 ans) : Ingénieur sécurité, admin sécurité, DevSecOps confirmé
- Expertise technique (5-8 ans) : Ingénieur sécurité senior, expert technique sécu/DevSecOps
- Architecte (8+ ans) : Premier poste d’architecte cybersécurité
Les parcours alternatifs
Le consultant devenu architecte
Plusieurs années en conseil cyber (audit, intégration), puis passage en interne comme architecte.
L’avantage : connaissance de nombreux environnements différents.
L’expert technique reconverti
Un expert d’un domaine précis (réseau, cloud, IAM) qui élargit sa vision pour devenir architecte spécialisé dans ce domaine.
On peut aussi venir de la reconversion et se bâtir un socle technique (cela prend plus de temps, mais c’est faisable).
Les certifications qui comptent
Certifications architecture et conception
- SABSA (Sherwood Applied Business Security Architecture) : LA référence mondiale en architecture de sécurité
- TOGAF Security : Pour l’architecture d’entreprise avec focus sécurité
- CISSP : Base solide, même si plus orientée management que pure archi
Certifications techniques spécialisées
Selon votre domaine de prédilection :
- CCNP Security / CCIE Security : Pour les architectes réseaux
- CCSP / AWS Security Specialty / Azure Security Engineer : Pour les architectes cloud
- Solutions constructeurs : Palo Alto PCNSE, Fortinet NSE, Check Point CCSA/CCSE
Certifications complémentaires
- ISO 27001 : Comprendre le référentiel
- CISM : Vision managériale utile
- DevSecOps certifications : Si environnement agile/cloud natif
Formation continue obligatoire
L’architecture évolue vite : nouvelles menaces, nouvelles technologies, nouveaux paradigmes (Zero Trust, SASE, SSE…).
Prévoir 7-10 jours de formation par an minimum.
💰 Salaires et rémunération

L’architecte cybersécurité est un profil technique senior, ce qui se reflète dans les salaires.
Fourchettes par expérience (France, 2025)
Architecte Junior (5-8 ans d’XP dont 1-2 en archi)
- ETI : 50K€ – 65K€
- Grande entreprise : 50K€ – 70K€
- Secteur bancaire/finance : 60K€ – 75K€
À ce niveau, on parle souvent d’”architecte débutant” ou d’ingénieur sécurité senior avec missions d’architecture.
Architecte Confirmé (8-12 ans d’expérience)
- ETI : 65K€ – 85K€
- Grande entreprise : 60K€ – 90K€
- Secteur bancaire/assurance : 650K€ – 95K€
- Grands groupes tech : 70K€ – 100K€
C’est le profil le plus recherché : expertise technique solide + expérience d’architecture confirmée.
Architecte Senior / Expert (12-15 ans d’expérience)
- Grande entreprise/groupe : 75K€ – 115K€
- Secteur financier : 80K€ – 125K€
- CAC40 : 80K€ – 120K€
- GAFAM/Licornes : 80K€ – 130K€
À ce niveau, l’architecte est reconnu comme expert de référence, souvent consulté sur les sujets complexes.
Architecte Principal / Chief Architect (15+ ans)
- Grand groupe : 80K€ – 130K€
- CAC40 : 85K€ – 140K€
- Secteur bancaire (grandes banques) : 90K€ – 150K€+
Les architectes principaux coordonnent parfois une équipe d’architectes et définissent la vision d’architecture pour toute l’organisation.
Comparaison avec d’autres postes
Architecte cyber vs RSSI
Le RSSI a généralement un salaire 10-20% supérieur à l’architecte du même niveau d’expérience (car responsabilités managériales + stratégiques plus larges).
Architecte cyber vs Ingénieur sécurité senior
L’architecte gagne généralement 15-25% de plus qu’un ingénieur sécurité senior du même âge (car expertise + vision globale).
Architecte cyber vs Consultant senior
En interne, l’architecte a un salaire fixe plus stable.
En cabinet de conseil, le consultant peut gagner plus (TJM x nombre de jours) mais avec plus de pression commerciale.
Éléments de package
Rémunération fixe + variable
- Fixe : 90-95% de la rémunération totale
- Variable : 5-10% sur objectifs (selon l’entreprise)
Avantages courants
- Télétravail hybride (1-4 jours/semaine selon l’entreprise)
- Formations et certifications prises en charge (3-5K€/an)
- Conférences internationales
- Matériel haut de gamme (MacBook Pro, multi-écrans)
Freelance / Consulting
- TJM ETI/PME : 500€ – 700€
- TJM Grande entreprise : 700€ – 900€
- TJM Expert/CAC40 : 900€ – 1200€+
En freelance, compter ~210 jours facturables/an, et attention, calculez vos charges.
🧠 Soft skills indispensables

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’architecte ne peut pas se contenter d’être un pur technicien. Les soft skills sont essentielles.
Capacités d’analyse et de synthèse
Vision systémique
Voir la big picture : comprendre comment tous les éléments s’articulent, identifier les dépendances cachées, anticiper les effets domino. L’architecte doit penser “système” et pas “composant”.
Esprit d’abstraction
Savoir prendre du recul sur les détails techniques pour modéliser à haut niveau. Passer du “comment ça marche en détail” au “comment ça s’organise globalement”.
Analyse de risques
Identifier les menaces potentielles sur une architecture, évaluer leur probabilité et leur impact, prioriser les mesures de protection. C’est du threat modeling permanent.
Communication et pédagogie
Vulgarisation technique
Expliquer une architecture complexe à des non-techniques (direction, métiers) : “Imaginez que votre infrastructure soit une ville fortifiée…” L’architecte doit savoir rendre le complexe compréhensible.
Communication visuelle
Créer des schémas clairs et parlants. Un bon schéma vaut mieux que 10 pages de texte. L’architecte passe beaucoup de temps sur PowerPoint, Visio ou Lucidchart !
Capacité à convaincre
Défendre ses choix techniques face aux projets qui veulent “aller vite”, face aux équipes qui trouvent ça “trop compliqué”, face à la direction qui trouve ça “trop cher”. L’architecte doit argumenter avec des faits.
Écoute active
Comprendre les vraies contraintes des projets : “Pourquoi tu veux absolument ouvrir ce flux ?”, “Quelle est la vraie limite de performance ?”. L’architecte ne doit pas imposer mais co-construire.
Rigueur et méthodologie
Rigueur technique
En architecture, une petite erreur de conception peut avoir des conséquences énormes en production. Il faut être précis, vérifier, double-checker, ne rien laisser au hasard.
Documentation minutieuse
L’architecte produit beaucoup de documentation : schémas, standards, guides, analyses. Cette doc doit être claire, précise, maintenue à jour. C’est moins fun que la conception, mais indispensable.
Respect des méthodologies
Utiliser des frameworks reconnus (TOGAF, SABSA, NIST…) plutôt que tout inventer. S’appuyer sur les bonnes pratiques du marché tout en apportant les siennes pour plus d’intelligence collective.
Créativité et innovation
Créativité dans la résolution de problèmes
“Le projet ne peut pas utiliser de VPN, comment on sécurise quand même ?”, “Le budget ne permet pas d’acheter ce firewall, quelle solution alternative ?”… L’architecte doit être créatif pour trouver des solutions dans les contraintes.
Ouverture aux nouvelles technologies
Curiosité pour tester de nouvelles approches : “Et si on faisait du Zero Trust ?”, “Et si on passait par du SD-WAN ?”… L’architecte doit challenger le status quo.
Benchmark et veille
S’inspirer de ce qui se fait ailleurs : comment font les GAFAM ? Comment les autres secteurs ont résolu ce problème ? L’architecte ne doit pas réinventer la roue.
Collaboration et diplomatie
Travail en équipe transverse
L’architecte travaille avec les équipes projets, les administrateurs, les développeurs, les architectes d’entreprise, le RSSI… Il doit savoir collaborer avec des profils très variés.
Diplomatie technique
Dire “non” sans braquer : “Je comprends ta contrainte, voici pourquoi ce n’est pas sécurisable en l’état, voici 2 alternatives possibles”. L’architecte est un facilitateur, pas un bloqueur.
Gestion des conflits
Arbitrer entre la sécurité et les contraintes projet (coût, délai, performance). Négocier des compromis acceptables. C’est de la diplomatie permanente.
Curiosité et apprentissage continu
Veille technologique intensive
Les technos évoluent vite : nouveaux protocoles, nouvelles solutions, nouveaux paradigmes… L’architecte qui ne se forme pas devient obsolète en 2-3 ans.
Remise en question
“Est-ce que mon architecture est encore pertinente aujourd’hui ?”, “Est-ce qu’il n’y a pas une meilleure façon de faire ?”… L’architecte doit accepter de remettre en cause ses propres choix.
Humilité technique
Reconnaître quand on ne sait pas, demander l’avis d’experts plus pointus sur un sujet précis, accepter d’être challengé. Le meilleur architecte n’est pas celui qui sait tout, mais celui qui sait chercher.
👥 Parité et diversité

État des lieux en 2025
- Hommes : 88% +
- Femmes : 12% –
Le métier d’architecte cybersécurité reste très majoritairement masculin, avec une parité encore plus faible que le poste de RSSI.
Pourquoi cette faible parité ?
Barrière technique perçue
Le métier d’architecte nécessite une forte expertise technique (réseaux, systèmes, cloud…), domaines historiquement très masculins. Cette image “ultra-technique” décourage certaines candidatures féminines dont les centres d’intérêts ont souvent été différents des sujets techniques dans leur plus jeune âge.
Parcours type masculin
La majorité des architectes viennent de l’administration système/réseau, filières comptant 88-90% d’hommes. Le pipeline structurel est donc très masculin.
Culture technique
Les communautés d’architectes (forums, conférences, associations) sont encore majoritairement masculines, ce qui peut créer chez les femmes un sentiment d’isolement et de manque de légitimité pour prendre la parole et affirmer des idées avec des angles de vue différentes ou complémentaires.
Manque de role models
Peu de femmes architectes cyber visibles, ce qui rend difficile la projection pour les jeunes femmes.
Tendances positives (mais lentes)
Nouveaux parcours
De plus en plus d’architectes viennent du développement sécurisé ou du cloud, filières légèrement plus paritaires (18-22% de femmes).
Valorisation des soft skills
Comme le métier nécessite beaucoup de communication, pédagogie et collaboration, les profils diversifiés apportent une vraie valeur ajoutée.
Initiatives de diversification
Programmes de mentorat, réseaux de femmes en tech (Les Cadettes de la Cyber, Women in Cybersecurity, Femmes@Numérique), mise en avant de role models féminins.
Évolution dans les écoles
Les nouvelles promotions d’écoles d’ingénieurs comptent 22-28% de femmes (vs 15% il y a 10 ans). Si elles persistent dans cette voie, cela pourrait améliorer la parité dans 5-10 ans.
Message aux femmes qui hésitent
Le métier d’architecte cyber est technique, c’est vrai. Mais il nécessite surtout :
- De la vision globale (pas forcément d’être experte de chaque techno)
- De la capacité de modélisation (penser systèmes et relations)
- De la communication (expliquer, convaincre, collaborer)
- De la créativité (résoudre des problèmes complexes)
Ces compétences n’ont pas de genre ! Si vous aimez comprendre comment les choses s’articulent, si vous aimez concevoir des solutions élégantes, si vous aimez le challenge intellectuel… vous avez le profil. Ne vous censurez pas à cause des stéréotypes.
Mesdames, vous souhaitez être aiguillées ou accompagnées sur votre positionnement ? contactez Rehackt.
🚀 Évolution de carrière

L’architecte cybersécurité peut évoluer de plusieurs façons, selon ses appétences.
Évolutions verticales – Expertise technique
Architecte Principal / Lead Architect
Coordonner une équipe d’architectes, définir la vision d’architecture globale, être le référent technique ultime de l’organisation.
Chief Security Architect
Dans les très grandes structures, piloter toute la stratégie d’architecture de sécurité à l’échelle groupe, international, multi-filiales.
Distinguished Engineer / Technical Fellow / Advisor
Statut d’expert reconnu au niveau du groupe, au même niveau hiérarchique que les directeurs, mais sur un rôle d’expertise pure sans management. Très rare, très valorisé.
Évolutions vers le management
RSSI L’architecte senior peut évoluer vers un poste de RSSI, surtout s’il développe ses compétences en management, stratégie et communication. C’est une évolution naturelle pour ceux qui veulent plus de responsabilités globales.
Directeur Architecture SI
Piloter toute l’architecture du SI (pas que sécu), avec une équipe d’architectes (appli, infra, data, sécu…).
Directeur Technique / CTO
Pour ceux qui veulent élargir leur périmètre au-delà de la sécu, vers la stratégie technique globale de l’entreprise.
Évolutions horizontales – Spécialisation
Architecte d’un domaine précis
Se spécialiser encore plus : architecte cloud uniquement, architecte IAM uniquement, architecte réseau SDN/Zero Trust… Devenir THE expert du domaine.
Architecte Solutions (éditeur/intégrateur)
Côté fournisseur plutôt que client : concevoir des architectures pour les clients d’un éditeur ou d’un intégrateur. Très enrichissant et permet d’évoluer auprès de pair diversifiés.
Consultant Architecte Senior
Rejoindre un cabinet de conseil pour accompagner plusieurs clients sur leurs architectures. Plus de variété, souvent mieux payé, et plus de pression commerciale aussi.
Évolutions vers la recherche/innovation
R&D Cybersécurité
Travailler sur les architectures de demain dans un lab de recherche (éditeur, université, ANSSI…).
Chercheur en sécurité
Pour ceux qui ont un profil très académique : doctorat, recherche fondamentale sur les architectures sécurisées.
Enseignant / Formateur
Transmettre son expertise dans une école d’ingénieurs, à l’université, ou dans un organisme de formation.
Évolutions vers l’entrepreneuriat
Freelance / Indépendant
Se mettre à son compte pour accompagner plusieurs clients. Liberté totale, revenus potentiellement élevés, mais risques et pression commerciale.
Startup
Créer une startup dans la cybersécurité (éditeur de solutions, cabinet de conseil spécialisé, plateforme SaaS…).
⚠️ Les défis du métier

Équilibre entre idéal et réalité
Le syndrome de l’architecte parfait
On voudrait une architecture parfaite, mais il faut composer avec les contraintes : budget limité, legacy incompatible, délais serrés. L’architecte doit accepter le “assez bien sécurisé” plutôt que le “parfait impossible”.
Frustration de la non-implémentation
L’architecte conçoit de belles architectures… qui sont parfois massacrées à l’implémentation ou jamais déployées. Il faut accepter de ne pas avoir le contrôle total jusqu’au bout.
Complexité et charge mentale
Surcharge cognitive
Garder en tête toute l’architecture de l’entreprise, tous les projets en cours, tous les standards, toutes les technologies… C’est mentalement épuisant.
Décisions à fort impact
Une mauvaise décision d’architecture peut coûter très cher et être très difficile à corriger par la suite. La pression sur chaque choix est importante.
Obsolescence rapide
Course à la veille
Les technologies évoluent à vitesse grand V. L’architecte qui ne se forme pas constamment devient obsolète. C’est une course permanente.
Remise en cause des acquis
Ce qui était vrai il y a 3 ans ne l’est plus : les architectures cloudnatives ont bouleversé les paradigmes, le Zero Trust remet en cause la segmentation traditionnelle… L’architecte doit accepter de remettre en question ses certitudes.
Solitude technique
Peu de pairs
Dans beaucoup d’entreprises, l’architecte cyber est seul. Difficile d’avoir des sparring partners pour challenger ses idées, valider ses choix.
Difficile à expliquer
Le métier d’architecte est mal compris : “Tu fais quoi concrètement ?”, “Pourquoi tu ne codes pas ?”, “C’est quoi la différence avec un ingénieur ?”…
Gestion des conflits
Le “Dr. No” mal-aimé
L’architecte qui refuse trop d’architectures risque d’être vu comme un bloqueur. Trouver l’équilibre entre rigueur et pragmatisme est un exercice permanent de diplomatie.
Arbitrage impossible
Devoir choisir entre sécurité maximale et contraintes business, entre vision long terme et besoins immédiats, entre standard et exception…
💡 Comment devenir Architecte Cybersécurité ?
Le parcours recommandé
Étape 1 : Construire des bases techniques solides (0-5 ans)
- Formation initiale : école d’ingénieur ou master informatique
- Première expérience : admin système/réseau/cloud OU développement
- Objectif : maîtriser vraiment le fonctionnement technique des infrastructures
Étape 2 : Se spécialiser en sécurité (3-6 ans d’XP)
- Évoluer vers un poste d’ingénieur sécurité ou admin sécurité
- Travailler sur des projets de sécurité (firewalls, SIEM, IAM…)
- Objectif : comprendre les enjeux de sécurité opérationnelle
Étape 3 : Développer la vision globale (6-8 ans d’XP)
- Participer à des projets transverses, travailler avec les architectes
- Commencer à faire des analyses d’architecture de sécurité
- Objectif : passer de la vision “composant” à la vision “système”
Étape 4 : Acquérir des compétences d’architecture (8+ ans d’XP)
- Suivre des formations d’architecture (SABSA, TOGAF)
- Passer des certifications d’architecture
- Réaliser des missions d’architecture (même partielles)
- Objectif : pouvoir justifier d’une vraie expérience d’architecture
Étape 5 : Premier poste d’architecte (8-10 ans d’XP)
- Postuler sur des postes d’architecte junior/confirmé
- Commencer idéalement dans une ETI (plus polyvalent)
- Objectif : s’installer dans le métier d’architecte
Les compétences à développer en parallèle
Compétences techniques larges
- Réseau (protocoles, routage, firewalling)
- Systèmes (Windows, Linux, virtualisation)
- Cloud (AWS, Azure, GCP)
- Applicatif (architectures web, APIs, microservices)
- IAM (authentification, autorisation, fédération)
Compétences de modélisation
- UML, schémas réseaux, diagrammes de flux
- Outils : Visio, Lucidchart, Draw.io, Enterprise Architect
- Frameworks : TOGAF, SABSA, NIST Cybersecurity Framework
Compétences de sécurité
- Threat modeling (STRIDE, PASTA, kill chain)
- Analyse de risques (EBIOS RM, ISO 27005)
- Normes et standards (ISO 27001, PCI-DSS, HDS…)
Soft skills
- Communication orale et écrite
- Pédagogie et vulgarisation
- Gestion de projet
- Négociation et diplomatie
Les certifications à cibler
Priorité 1 (indispensables)
- SABSA Foundation & Practitioner : architecture de sécurité
- CISSP : base solide en sécurité
- Certifications techniques selon votre domaine (CCNP, K8, AWS SA, Azure Architect…)
Priorité 2 (très utiles)
- TOGAF : architecture d’entreprise
- ISO 27001 Lead Implementer
- Certifications constructeurs (Palo Alto, Fortinet, Check Point…)
Bonus (différenciation)
- CISM : vision managériale
- CCSP : cloud security
- Certifications spécialisées (Zero Trust, IAM, etc.)
Nos conseils
✅ Ne vous précipitez pas : l’architecture nécessite de l’expérience, 8-10 ans minimum
✅ Développez votre culture technique large plutôt que ultra-spécialisée
✅ Apprenez à schématiser : c’est 50% du métier
✅ Formez-vous aux méthodologies d’architecture : ne réinventez pas la roue
✅ Cultivez vos soft skills : un bon architecte sait convaincre
✅ Construisez votre réseau : les échanges avec d’autres architectes sont précieux
✅ Documentez vos réalisations : créez un portfolio d’architectures
✅ Restez humble : on apprend toute sa carrière
🎯 Conclusion
Le métier d’Architecte Cybersécurité est un poste technique de haut niveau, exigeant mais passionnant. C’est l’occasion de façonner réellement la sécurité d’une organisation, de travailler sur des problématiques complexes et stimulantes, et d’avoir un vrai impact sur la résilience de l’entreprise.
C’est fait pour vous si :
- Vous aimez comprendre comment les systèmes fonctionnent et s’articulent
- Vous avez une forte culture technique mais savez prendre du recul
- Vous aimez concevoir, modéliser, schématiser
- Vous êtes rigoureux mais créatif dans la résolution de problèmes
- Vous savez communiquer et vulgariser le technique
- Vous aimez apprendre en permanence
Ce n’est peut-être pas pour vous si :
- Vous voulez rester dans l’opérationnel pur (admin, SOC)
- Vous détestez la documentation et les schémas
- Vous n’aimez pas gérer les contraintes contradictoires
- Vous voulez manager des équipes (l’architecte est expert, pas manager)
- Vous cherchez une routine stable (ça change tout le temps !)
L’architecte cybersécurité est un profil très recherché sur le marché. Les entreprises qui se digitalisent ont besoin de bâtir des architectures sécurisées dès la conception. C’est un métier d’avenir, technique mais pas que, avec de vraies perspectives d’évolution et des salaires attractifs.
Si vous aimez concevoir les défenses de demain, ce métier est fait pour vous !
Pour aller plus loin :
- Associations : CLUSIF, OSSIR (groupes de travail architecture)
- Certifications : SABSA (www.sabsa.org), TOGAF (www.opengroup.org)
- Lecture : “Security Architecture: Design, Deployment & Operations” de Christopher J. Husby
- Conférences : RSAC, Black Hat, SSTIC (sessions architecture)
Fiche réalisée par Rehackt.fr – 2025

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