Le chef d’orchestre de la cybersécurité en entreprise

🎯 Qu’est-ce qu’un(e) RSSI/CISO ?

Le/la RSSI (Responsable de la Sécurité des Systèmes d’Information) ou CISO (Chief Information Security Officer en anglais) est le/la stratège en chef de la cybersécurité d’une organisation. C’est lui/elle qui définit, pilote et fait vivre la politique de sécurité numérique de l’entreprise.
L’analogie : Si l’entreprise était un château fort, le/la RSSI serait le/la commandant(e) en chef de la défense. Il/elle ne monte pas forcément la garde aux remparts (c’est le job du SOC), ne construit pas les murailles de ses mains (c’est le rôle des architectes), mais décide où placer les défenses, combien de gardes embaucher, et comment réagir en cas d’attaque.
RSSI, c’est 80% de stratégie, management et communication, et 20% de technique. Le RSSI passe énormément de temps à la gouvernance et l’organisation opérationnelle, bien plus qu’à analyser des logs. Mais cela peut évidemment varier selon qu’on est en PME, ETI ou grand groupe.
🎭 Le rôle au sein de l’organisation
Le/la RSSI occupe une position stratégique et transverse dans l’organisation. Il/elle est généralement rattaché(e) à la Direction Générale, au DSI ou parfois au Directeur des Risques, selon la maturité cyber de l’entreprise.
Les 5 casquettes du RSSI

1. Stratège
- définit la vision cybersécurité alignée sur les enjeux business
- construit la feuille de route pluriannuelle
- priorise les investissements selon les risques
2. Manager
- dirige les équipes de sécurité (SOC, CERT, GRC, équipe technique)
- recrute, forme et fait monter en compétences ses collaborateurs
- gère les budgets et les ressources
3. Communicant(e)
- “vend” la sécurité à la direction générale (et obtient des budgets)
- sensibilise les collaborateurs aux risques cyber
- fait le lien entre technique et métier
4. Pompier
- pilote la gestion des crises cyber majeures
- coordonne la réponse aux incidents critiques
- gère la communication de crise
5. Diplomate
- négocie avec les métiers pour faire accepter les contraintes de sécurité
- travaille avec les régulateurs (ANSSI, CNIL, autorités sectorielles)
- représente l’entreprise dans les communautés cyber
Position hiérarchique : Le/la RSSI est généralement cadre supérieur (N-2 ou N-3 par rapport au CEO), avec une équipe de 5 à 50+ personnes selon la taille de l’organisation.
🏢 Comparatif : être RSSI EN PME ou RSSI en grand groupe : 2 métiers différents
Le quotidien d’un(e) RSSI varie radicalement selon la taille de l’organisation. Choisir entre PME et grand groupe, ce n’est pas qu’une question de salaire, c’est un vrai choix de vie professionnelle.

RSSI en PME/ETI (50-500 personnes)
Le couteau suisse opérationnel
En PME, le/la RSSI est souvent seul(e) ou avec une micro-équipe (0-3 personnes). Il/elle doit tout faire lui-même ou presque : de la stratégie à l’opérationnel, en passant par l’administration des firewalls.
Une journée type :
- 9h-10h : Vérification des alertes du SIEM (car pas de SOC dédié)
- 10h-11h : Réunion avec le DSI sur le projet de migration cloud
- 11h-12h : Configuration d’un nouveau firewall (les mains dans le cambouis )
- 14h-15h : Rédaction de la politique de mots de passe
- 15h-16h : Session de sensibilisation phishing avec la compta
- 16h-17h : Appel avec un prestataire pour le pentest annuel
- 17h-18h : Traitement d’un incident (un PC infecté)
Les avantages :
- Polyvalence maximale : on touche à tout, on apprend énormément
- Impact direct visible : chaque action a un effet immédiat
- Proximité avec la direction : accès facile au CEO/DG
- Agilité : décisions rapides, peu de process bureaucratiques
- Autonomie totale : on est le patron de la sécurité numérique
Les inconvénients :
- Solitude : pas d’équipe pour échanger ou déléguer
- Charge opérationnelle lourde : peu de temps pour la stratégie
- Moyens limités : budgets serrés, souvent sous-équipé
- Manque souvent de reconnaissance : pas toujours compris par la direction
- Équilibre vie pro/perso compliqué : on est seul en cas de crise nocturne
Le profil idéal : Quelqu’un qui aime l’action, la polyvalence, qui n’a pas peur de mettre les mains dans le cambouis et qui sait se débrouiller seul.
Idéal pour débuter comme RSSI quand on vient plutôt de la technique ou pour ceux qui s’ennuient dans les grandes structures.
RSSI en Grand Groupe/CAC40 (5000+ personnes)
Le chef d’orchestre stratégique
Dans un grand groupe, le/la RSSI manage une équipe de 15-50+ personnes et dispose de budgets conséquents. Son rôle est beaucoup plus orienté stratégie et management.
Une journée type :
- 9h-10h : Point hebdomadaire avec les responsables SOC, CERT et GRC
- 10h-11h30 : Comité de direction sur la cyber-résilience
- 11h30-12h30 : Préparation du COMEX sur le budget 2026 (3M€)
- 14h-15h : Visio avec le responsable cyber du groupe
- 15h-16h30 : Revue de la cartographie des risques avec l’équipe GRC
- 16h30-17h30 : Réunion avec l’ANSSI sur la qualification OIV
- 17h30-18h30 : Point de crise sur une tentative d’intrusion (c’est le CERT qui gère, vous supervisez)
Les avantages :
- Équipe complète : des spécialistes sur chaque domaine
- Moyens importants : budgets conséquents, outils de pointe
- Dimension stratégique : focus sur la vision et le pilotage
- Réseau professionnel : échanges avec d’autres RSSI de haut niveau
- Reconnaissance : poste à forte visibilité, participation aux instances dirigeantes
- Rémunération : salaires significativement plus élevés
Les inconvénients :
- Bureaucratie : process lourds, décisions lentes, validation multiples
- Distance avec l’opérationnel : on ne touche pas à la technique pour ceux qui en sont friands
- Politique d’entreprise : jeux de pouvoir, diplomatie permanente
- Pression énorme : chaque incident peut faire la Une des journaux
- Réunionite aiguë : 60-80% du temps en réunion
- Complexité organisationnelle : filiales, international, matrices compliquées
Le profil idéal : Quelqu’un qui aime le management, la stratégie, qui sait naviguer en environnement politique complexe, excellent communicant, à l’aise avec les enjeux business. Plutôt pour RSSI confirmés/seniors.
Le juste milieu : ETI (500-5000 personnes)
L’ETI offre souvent le meilleur équilibre : une petite équipe (5-15 personnes), un mix entre stratégie et opérationnel, des moyens corrects sans être pharaoniques, et de la reconnaissance sans trop de bureaucratie. C’est le sweet spot pour beaucoup de RSSI.
Le conseil Rehackt : Il n’y a pas de parcours unique. On entamera sa progression vers le rôle de RSSI selon ses appétences, compétences et softskills. Tout le monde ne passe pas par une PME pour finir dans un grand groupe ou vice versa.
La PME permet d’aborder le métier dans sa globalité, et pourquoi pas monter ensuite progressivement vers une ETI pour stabiliser son expertise.
Le grand groupe permet d’adresser de plus en plus de dimension stratégique et cela correspond à certains profils mais pas tous.
📋 Les missions au quotidien

Stratégie et Gouvernance
Définir et piloter la politique de sécurité
Le/la RSSI rédige et fait évoluer la politique de sécurité des systèmes d’information (PSSI). Ce document cadre définit les règles du jeu : qui peut accéder à quoi, comment protéger les données, quelles sont les sanctions en cas de non-respect, etc.
Gérer le budget cybersécurité
C’est lui/elle qui décide comment dépenser le budget (généralement entre 3% et 8% du budget IT). Doit-on investir dans un nouveau SIEM ? Embaucher deux analystes SOC ? Renforcer la formation ? Le/la RSSI doit faire des choix stratégiques avec des moyens limités.
Piloter les risques cyber
Il/elle réalise (ou fait réaliser) les analyses de risques selon des méthodologies reconnues (EBIOS Risk Manager, ISO 27005). Il cartographie les risques cyber et définit comment les traiter : accepter, réduire, transférer (cyberassurance) ou éviter.
Assurer la conformité réglementaire
RGPD, NIS2, DORA, ISO 27001… Le/la RSSI doit s’assurer que l’entreprise respecte toutes les obligations légales et réglementaires. Il/elle coordonne les audits et certifications.
Management et Organisation
Manager les équipes
Le/la RSSI recrute, manage et fait évoluer ses équipes :
- L’équipe SOC (surveillance et détection)
- L’équipe CERT/CSIRT (réponse aux incidents)
- Les architectes sécurité
- L’équipe GRC (gouvernance, risques, conformité)
- Les spécialistes (IAM, cryptographie, etc.)
Piloter les projets de sécurité
Déploiement d’un nouveau firewall, migration vers le cloud sécurisé, mise en place d’une authentification forte… Le/la RSSI pilote (ou fait piloter) les grands projets cyber.
Opérationnel et Technique
Superviser la détection et la réponse aux incidents
Même s’il/elle ne traite pas les alertes lui-même, le RSSI suit l’activité du SOC via des dashboards et des reportings. En cas d’incident majeur, il/elle prend le lead de la coordination.
Valider les architectures de sécurité
Les architectes lui soumettent leurs designs, les projets métier sollicitent son avis : le/la RSSI valide (ou non) les choix techniques sous l’angle sécurité.
Gérer les crises cyber
Ransomware, fuite de données, attaque DDoS… Quand ça chauffe, le/la RSSI active la cellule de crise, coordonne les équipes techniques et métier, décide des actions à mener, et communique avec la direction.
Communication et Sensibilisation
Présenter à la direction
Le RSSI/la produit des reportings pour le COMEX : tableaux de bord des risques, incidents du mois, projets en cours, demandes de budget. Il doit vulgariser la technique pour la rendre compréhensible par des décideurs non-techniques.
Sensibiliser les collaborateurs
Le/la RSSI orchestre les campagnes de sensibilisation : simulations de phishing, sessions de formation, communications internes. Il/elle transforme les collaborateurs en première ligne de défense.
Représenter l’entreprise
Dans les associations professionnelles (CLUSIF, OSSIR), auprès des autorités (ANSSI, CNIL), dans les communautés sectorielles… Le/la RSSI est l’ambassadeur(rice) cyber de son entreprise.
Veille et Innovation
Assurer la veille stratégique
Le/la RSSI suit l’évolution des menaces, des réglementations, des technologies. Il/elle participe à des conférences (SSTIC, FIC, RSSI Forum), lit les publications spécialisées, échange avec ses pairs.
Anticiper les évolutions
Intelligence artificielle, quantique, cloud, 5G… LeLla RSSI doit anticiper les impacts sécurité des nouvelles technologies et préparer l’organisation.
🎓 Formation et parcours
Les parcours classiques
Formation initiale d’ingénieur
La majorité des RSSI sont issus d’écoles d’ingénieurs :
- Écoles généralistes : INSA, Centrale, Mines, Arts et Métiers
- Écoles spécialisées cyber : ESIEA, EPITA, Télécom Paris, IMT, ENSIBS
- Masters universitaires : Master 2 en cybersécurité (Paris 8, Rennes, Limoges, Toulouse, etc.)
Mais aussi… De plus en plus de RSSI viennent d’autres horizons :
- Écoles de commerce avec spécialisation cyber/risques
- Formations juridiques (droit numérique) + compétences cyber acquises sur le terrain
- Profils audit/finance reconvertis après formations certifiantes
La montée en compétences progressive
On ne devient pas RSSI dès la sortie d’école.
Le parcours typique aujourd’hui :
- Début de carrière (0-3 ans) : Postes techniques (admin système, ingénieur réseau, analyste SOC)
- Première expérience sécu (3-5 ans) : Consultant cyber, ingénieur sécurité, architecte sécurité
- Pré-RSSI (5-8 ans) : RSSI adjoint(e), responsable d’une équipe cyber, expert sécurité senior
- RSSI (8-10 ans d’expérience minimum) : Premier poste de RSSI
- SI confirmé (10-15 ans)
- RSSI expert (15+ ans)
Les certifications qui comptent
Certifications stratégiques (indispensables pour un RSSI)
- CISSP (Certified Information Systems Security Professional) : LA référence internationale
- CISM (Certified Information Security Manager) : Focus management et gouvernance
- ISO 27001 Lead Implementer/Auditor : Pour maîtriser le principal référentiel
Certifications complémentaires (selon le profil)
- CRISC (Certified in Risk and Information Systems Control) : Gestion des risques
- CGEIT (Certified in the Governance of Enterprise IT) : Gouvernance IT
- CCSP (Certified Cloud Security Professional) : Si environnement cloud important
- EBIOS Risk Manager : Méthodologie française d’analyse de risques
Formations continues
Le/la RSSI doit se former en continu. Compter 5-10 jours de formation par an minimum : nouvelles réglementations, évolution des menaces, management, communication…
💰 Salaires et rémunération

Le salaire d’un(e) RSSI varie évidemment énormément selon plusieurs facteurs : taille de l’entreprise, secteur d’activité, localisation, expérience, et niveau de responsabilité.
👉 à lire aussi notre article sur les salaires dans la cybersécurité: entre mythe et réalité
Fourchettes par expérience (France, 2025)
RSSI Junior / Débutant(e) (0-5 ans d’expérience en tant que RSSI)
- PME/TPE : 45K€ – 60K€
- ETI : 55K€ – 70K€
- Startup tech : 50K€ – 65K€
À ce niveau, on parle souvent de “RSSI junior” ou “Responsable sécurité” dans des structures de moins de 500 personnes, avec une équipe réduite (0-3 personnes).
RSSI Confirmé(e) (5-10 ans d’expérience)
- ETI : 65K€ – 85K€
- Grande entreprise : 70K€ – 95K€
- Secteur bancaire/finance : 80K€ – 100K€
C’est un profil recherché : suffisamment d’expérience pour être autonome, pas encore au prix d’un RSSI très senior.
RSSI Senior (10-15 ans d’expérience)
- Grande entreprise/groupe : 90K€ – 120K€
- Secteur régulé (banque, assurance, santé) : 100K€ – 130K€
- Industrie/OIV : 95K€ – 125K€
À ce stade, le/la RSSI manage généralement une équipe de 10-30 personnes et gère des budgets importants.
RSSI Expert / Directeur Cybersécurité (15+ ans)
- Grand groupe/CAC40 : 120K€ – 180K€
- Secteur bancaire (grandes banques) : 140K€ – 200K€+
- Multinationale : 150K€ – 220K€+
Les RSSI de très grandes structures ou de groupes cotés peuvent dépasser les 200K€, avec parfois des packages incluant bonus et actions.
Éléments de rémunération variable
Package complet
- Salaire fixe (80-90% de la rémunération)
- Variable (10-20%) sur objectifs
- Voiture de fonction (selon l’entreprise)
- Participation/intéressement
- Stock-options (startups, grandes tech)
Avantages typiques
- Télétravail hybride possible
- Formations prises en charge
- Conférences internationales
- Budget pour certifications
Comparaison géographique
Île-de-France : +15-25% vs province (Paris concentre les sièges sociaux et les plus gros salaires)
Grandes métropoles (Lyon, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Rennes) : Salaires intermédiaires, bon équilibre coût de la vie / rémunération
Province : -10-20% vs Paris, mais pouvoir d’achat souvent meilleur
🧠 Soft skills indispensables
RSSI est un métier où les soft skills sont aussi importants que les compétences techniques, voire plus selon le type de structure dans lequel on évolue !
Leadership et Management
Vision stratégique
Savoir où aller et comment y aller. Le/la RSSI doit avoir 2-3 longueurs d’avance et préparer l’organisation aux menaces de demain.
Management d’équipe
Recruter, motiver, faire grandir ses collaborateurs. Gérer les egos (certains profils peuvent ne pas s’entendre), arbitrer les conflits, créer une vraie dynamique d’équipe.
Leadership naturel
En crise, c’est le/la RSSI qui prend les commandes, doit inspirer confiance, rassurer, et donner le cap même dans le chaos.
Communication
Vulgarisation technique
C’est LA compétence critique ! Expliquer un ransomware au DG qui n’y connaît rien, faire comprendre pourquoi on a besoin de 500K€ pour un SIEM, traduire une CVE en impact business…
Storytelling dans l’argumentaire pour parler concret
Raconter des histoires pour marquer les esprits. “L’année dernière, un concurrent s’est fait attaquer, ça leur a coûté 5M€ et 6 mois de chaos. Voilà pourquoi on doit investir maintenant.”
Communication de crise
Quand tout brûle, garder son calme et communiquer clairement avec toutes les parties prenantes : direction, équipes, clients, autorités, presse parfois.
Pédagogie
Former, sensibiliser, évangéliser. Le/la RSSI est un(e) pédagogue permanent(e) : il/elle apprend aux collaborateurs à ne pas cliquer n’importe où, aux développeurs à coder proprement, aux métiers à penser sécurité.
Relationnel et Diplomatie
Intelligence politique
Comprendre les jeux de pouvoir, identifier les alliés et les freins, savoir à qui parler et comment. L’entreprise est un terrain politique, le/la RSSI doit savoir y naviguer.
Négociation
Avec les métiers qui veulent aller vite (“On n’a pas le temps de sécuriser !”), avec les fournisseurs, avec la direction pour obtenir des budgets, avec les équipes pour prioriser.
Empathie
Comprendre les contraintes des autres : la pression des commerciaux, l’urgence des projets métier, les limitations budgétaires. Le/la RSSI n’est pas là pour dire “non” mais pour trouver comment dire “oui, mais de façon sécurisée”.
Gestion du stress et résilience
Résistance à la pression
Le/la RSSI est sous pression constante : menaces qui évoluent, projets urgents, crises, direction qui demande des comptes. Il faut tenir sur la durée.
Gestion de crise
Garder son sang-froid quand tout s’effondre. À 3h du matin, quand les serveurs sont chiffrés par un ransomware, c’est le/la RSSI qui doit rester lucide.
Capacité de décision sous incertitude
En crise, les informations sont parcellaires, le temps manque, et pourtant il faut décider : on paye la rançon ou pas ? On coupe tout ? On communique quand ? Le/la RSSI doit assumer des décisions difficiles avec des données incomplètes.
Organisation et rigueur
Priorisation
Tout est urgent, tout est important… Le/la RSSI doit faire des choix : sur quoi concentrer les efforts ? Quel risque traiter en premier ?
Gestion multi-projets
Le/la RSSI jongle avec 10-20 sujets simultanément : des projets long terme, des urgences, des audits, du management, des budgets…
Rigueur méthodologique
Analyse de risques, gestion d’incidents, conformité… Le/la RSSI doit être carré(e) dans ses méthodes tout en restant pragmatique.
Curiosité et apprentissage continu
Veille permanente
Les menaces évoluent chaque jour, les réglementations changent, les technologies progressent. Le/la RSSI doit être en veille constante.
Remise en question
Ce qui fonctionnait hier ne fonctionne plus demain. Le/la RSSI doit accepter de se remettre en question et de faire évoluer ses pratiques.
Ouverture d’esprit
Écouter les équipes techniques, les retours du terrain, les idées nouvelles. Le/la meilleur(e) RSSI est celui/celle qui sait qu’il ne sait pas tout.
👥 Parité et diversité

État des lieux en 2025
- Hommes : 85%
- Femmes : 15%
Le poste de RSSI reste majoritairement masculin à ce stade, ce qui ne veut pas dire que cela n’évolue pas ou ne peut pas évoluer, Mesdames.
Pourquoi cette faible parité ?
Héritage historique
Les RSSI sont souvent issus de carrières techniques (admin système, réseaux, sécurité opérationnelle), domaines historiquement très masculins.
Pipeline éducatif
Les écoles d’ingénieurs en cybersécurité comptent encore 15-20% de femmes en moyenne, ce qui limite clairement le vivier.
Représentation
Le métier souffre de stéréotypes : l’image du “hacker en sweat à capuche” (oui, certains font des efforts pour dissiper cette image, certes mais elle subsiste encore largement dans l’imaginaire collectif) ne parle pas à tous les profils.
Tendances positives
Diversification des parcours
De plus en plus de RSSI viennent de parcours non-techniques : juridique, audit, conformité, gestion des risques. Ces filières sont plus paritaires et permettent aussi de mixer plus de compétences puisque le métier évolue avec encore plus de dimensions et un besoin de comprendre un environnement plus global (et pas que technique).
Valeur des soft skills
Comme le métier nécessite beaucoup de leadership, de la communication et de la stratégie (selon le type d’entreprise), les profils d’autres horizons apportent une vraie valeur ajoutée.
Actions des entreprises
Il existe des programmes de mentorat, réseaux de femmes en cyber, actions de sensibilisation dans les écoles (Women4Cyber, CEFCYS, Cadettes de la Cyber).
Évolution générationnelle
Les promotions récentes d’écoles d’ingénieurs cyber comptent aux alentours de 20-25% de femmes. Est-ce que cela améliorera la parité dans 5-10 ans ? A vous de jouer.
👉 à faire aussi notre quizz pour comprendre si votre profil est pertinent pour la cybersécurité.
Message aux femmes qui hésitent
Si vous avez des compétences en management, communication, gestion de projet, analyse de risques… vous avez un profil compatible ! Les meilleurs RSSI ne sont pas forcément les plus techniques, mais ceux qui savent fédérer, communiquer et prendre du recul.
🚀 Évolution de carrière
Être RSSI n’est pas une fin en soi, mais peut être une étape vers d’autres fonctions.
Évolutions verticales
RSSI de structures plus grandes
Passer d’une PME à une ETI, et/ou à un grand groupe si cela vous correspond. Plus l’organisation est grande, plus les enjeux (et aussi la rémunération) augmentent.
Directeur(rice) de la Cybersécurité / CSO
Poste de direction avec un périmètre élargi : cybersécurité + sécurité physique + continuité d’activité.
Directeur(rice) des Risques
Superviser tous les risques de l’organisation (opérationnels, financiers, cyber, conformité).
Direction Générale
Certains RSSI peuvent aussi évoluent vers des postes de DG, notamment dans des entreprises tech ou cyber. Leur vision transverse et leur expérience de gestion de crise sont des atouts.
Évolutions horizontales
Consultant / Conseil
Devenir consultant(e) indépendant(e) ou rejoindre un cabinet pour accompagner plusieurs organisations.
Expert technique
Revenir à plus de technique en se spécialisant (forensic, threat intelligence, architecture).
Entrepreneuriat
Créer sa société de conseil, de formation, ou même une startup cybersécurité.
Enseignement / Formation
Transmettre son expertise dans des écoles, universités ou organismes de formation.
⚠️ Les défis du métier

Équilibre vie pro / vie perso
Le/la RSSI est souvent sollicité(e) en dehors des heures de bureau : crises le week-end, astreintes, projets qui débordent. Trouver l’équilibre est un défi permanent.
Solitude du poste
Le/la RSSI est souvent seul à son niveau dans l’organisation. Pas de pairs immédiats pour échanger, challenger, se confier. D’où l’importance des réseaux professionnels.
Pression constante
Le/la RSSI est responsable de la sécurité… mais n’a pas toujours les moyens. Il doit faire des miracles avec des budgets limités et convaincre des métiers pressés.
Obsolescence rapide
Ce qui est vrai aujourd’hui ne l’est plus demain. Le/la RSSI doit se former en continu pour ne pas être dépassé.
💡 Comment devenir RSSI ?
Le parcours type (mais pas obligatoire)
- Formation technique solide (école d’ingénieur ou master cyber)
- 3-5 ans d’expérience opérationnelle (SOC, admin, réseau, sécurité)
- Spécialisation sécurité (consultant, ingénieur sécu, architecte)
- Première expérience de management (responsable d’équipe, chef de projet)
- Certifications (CISSP minimum, idéalement CISM ou ISO 27001)
- Premier poste RSSI dans une PME/ETI
- Montée progressive vers des structures plus grandes
Les parcours alternatifs qui fonctionnent
L’auditeur reconverti
Commencer en audit IT/cyber, comprendre les organisations, puis basculer en RSSI.
Le juriste spécialisé
Partir du juridique (RGPD, conformité), acquérir des compétences cyber, devenir RSSI orienté GRC puis RSSI complet.
Le/la consultant(e) devenu(e) interne
Après plusieurs années de conseil, rejoindre une entreprise comme RSSI pour mettre en pratique.
Nos conseils
✅ Développez vos soft skills autant que vos compétences techniques
✅ Bâtissez votre réseau (CLUSIF, OSSIR, LinkedIn)
✅ Passez des certifications pour crédibiliser votre profil
✅ Communiquez sur votre expertise (blog, LinkedIn, conférences)
✅ Cherchez un mentor RSSI qui peut vous guider
✅ Soyez patient : devenir RSSI prend 8-10 ans minimum
🎯 Conclusion
Le métier de RSSI est exigeant mais passionnant. C’est un poste à haute responsabilité, au cœur des enjeux stratégiques de l’entreprise, avec un impact réel sur la résilience de l’organisation.
C’est fait pour vous si :
- Vous aimez la stratégie plus que le 100% technique
- Vous savez manager et communiquer
- Vous résistez bien au stress et à la pression
- Vous avez une vision globale et transverse
- Vous voulez avoir un impact significatif
Ce n’est peut-être pas pour vous si :
- Vous voulez rester dans la technique pure
- Vous détestez les réunions et la politique d’entreprise
- Vous n’aimez pas les responsabilités lourdes
- Vous cherchez un équilibre vie pro/vie perso strict
Le RSSI est un métier en tension : la demande est réelle, les profils qualifiés manquent, et les bons leaders encore plus.
Pour aller plus loin :
- Associations : CLUSIF, OSSIR, CESIN, Les Cadettes de la Cyber, Women4Cyber
- Événements : Forum InCyber, FIC, Assises de la Sécurité
- Certifications : CISSP (ISC2), CISM (ISACA)
- Lecture : “Le métier de RSSI” de Gérôme Billois
Fiche réalisée par Rehackt.fr – 2025

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